La tarte aux pommes

Pour Papa, Maman, Mumu, Pépère, Mamie et Moi.
Il faut :
6 pommes bien jaunes avec un peu de rose.
300 g de farine toute blanche qui vole partout
200 g de beurre
du sucre, mais je ne sais plus combien (il faudra que je demande à Mamie).

Il faut aussi :
Le moule blanc en porcelaine avec les fleurs dessinées dessus
Un saladier
Le rouleau à pâtisserie, Mamie, elle en a qu'un en bois tout abîmé.

Pour commencer, il faut allumer le four sans rien mettre dedans, ça s'appelle préchauffer, qu'elle a dit Mamie. Mais c'est elle qui le fait, je n'ai pas le droit d'utiliser le four. Dommage, j'aimerais bien.

Après, Mamie elle pèse sur la balance la farine et elle la met dans le saladier puis le beurre qu'elle coupe en petit bout. Quand tout est dans le saladier, c'est moi qui pétris. C'est marrant ça colle aux doigts, mais c'est quand même un peu fatiguant parce que ce n'est pas facile de tenir sur la chaise.
Pendant ce temps, Mamie épluche les pommes et elle les coupe en petites tranches.
Après on étale la pâte. J'ai déjà essayé, mais c'est dur à faire bien rouler le rouleau alors c'est encore Mamie qui fait. Moi je regarde. Elle fait rouler le bout de bois d'un côté puis de l'autre et encore de l'autre puis elle tourne la pâte et elle recommence. Elle va vite Mamie, et elle a l'air sérieux.
Maintenant c'est le moment que je préfère, quand on a mis la pâte dans le moule à fleurs, il faut mettre les pommes pour que ça fasse un joli dessin dessus. Pendant que je le fais, je mange des petits morceaux, mais pas trop sinon Mamie elle gronde un peu. C'est bon la pomme, ça pique un peu.
Voilà la tarte est prête, il y a plus qu'à la faire cuire. Mamie met le moule dans le four; J'ai demandé pour le mettre, mais Mamie a crié un gros Non, alors j'ose plus redemander.

Pendant que ça cuit, on fait la vaisselle et Mamie me raconte des histoires quand Papa était petit avec sa poule. Il la mettait derrière son dos quand il s'asseyait sur le petit fauteuil que moi j'aime bien aussi. Il paraît qu'il restait des heures comme ça et que la poule elle disait rien. En fait, la poule, elle le suivait partout comme un petit chien. Mamie me raconte aussi comment Papa et Maman se sont rencontrés, ou quand elle venait me voir à l'hôpital. Je ne me rappelle pas de l'hôpital, mais il paraît qu'il fallait qu'elle invente des histoires pour pouvoir partir sinon je pleurais. J'adore toutes ses histoires alors j'oublie que la tarte est dans le four. Heureusement, il y a l'odeur, ça sent tellement bon. Alors je m'approche du four pour regarder. Bien sûr Mamie, elle crie que je ne dois pas m'approcher. C'est parce que quand elle était petite, elle s'est brûlé avec une casserole d'eau bouillante alors du coup elle a peur. C'est vrai que la cicatrice est bizarre même si ce n'est pas facile de la voir, elle la cache.
Quand c'est cuit, je ne sais jamais combien de temps ça prend. Mamie me pousse du four évidemment et elle sort la tarte. J'aurais bien envie d'en manger tout de suite un morceau, mais c'est trop chaud et puis c'est pour le goûter cet après-midi quand Papa, Maman, Mumu viendront me chercher.

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Texte écrit dans un atelier d'écriture sur le thème Couleurs d'enfance.